Alertes

Vitamine D chez l’enfant et risque de surdosage : privilégier les médicaments par rapport aux compléments alimentaires

Publié le

Un surdosage de vitamine D peut entrainer un taux excessif de calcium dans le sang, appelé hypercalcémie, et avoir des conséquences graves, telles qu’une atteinte rénale à type de lithiase/néphrocalcinose, à savoir un dépôt de calcium dans les reins. Plusieurs cas nécessitant une hospitalisation ont récemment été rapportés chez des enfants ayant reçu des compléments alimentaires enrichis en vitamine D.

Aussi, les professionnels de santé et les parents doivent être informés du risque de surdosage associé à l’utilisation de compléments alimentaires enrichis en vitamine D chez les enfants, et notamment chez les nourrissons.

L’utilisation de compléments alimentaires à base de vitamine D n’est pas sans risque, en raison de :

  • La vente de concentrations ou dosages différents en vitamine D sur le marché, y compris au sein d’une même marque, favorisant la confusion, voire le cumul de doses en cas d’association de plusieurs produits contenant de la vitamine D.
  • Une concentration en vitamine D par goutte parfois très élevée (jusqu’à 10 000 UI) et parfois sans recommandation de doses en fonction de l’âge.
  • Erreur de dosage possible lors du passage d’un médicament à un complément alimentaire enrichi en vitamine D ou lors d’un changement de complément alimentaire.
  • La présence d’autres vitamines (comme la vitamine K pour laquelle il n’existe pas de recommandation pour une administration quotidienne à des enfants) ou du calcium à forte dose (majorant le risque d’atteinte rénale).

Aussi, il convient de :

  • Privilégier les médicaments par rapports aux compléments alimentaires.
  • Contrôler les doses administrées en calculant la quantité de vitamine D par goutte.
  • Ne pas associer l’utilisation de plusieurs produits contenant la vitamine D.


Conduite à tenir pour les professionnels de santé

La supplémentation en vitamine D, recommandée dès la naissance, doit être poursuivie pendant toute la durée de la croissance et de la minéralisation osseuse, c’est-à-dire jusqu’à 18 ans.

L’utilisation de compléments alimentaires comporte des risques de surdosage, en cas de mauvaise lecture des étiquettes ou d’association de plusieurs produits, en raison de concentrations différentes et élevées (500 à 10 000 UI de vitamine D par goutte).

Aussi, il est recommandé de toujours privilégier l’utilisation d’un médicament, tant au regard du bénéfice attendu que du risque, particulièrement chez le jeune enfant.

Recommandations européennes de 0 à 18 ans :

  • 400 UI par jour en l’absence de facteur de risque,
  • 800 UI par jour s’il existe un facteur de risque(1).


Conduite à tenir pour les parents

La vitamine D, indispensable à la croissance des os, est prescrite dès la naissance pour prévenir le rachitisme. Pour éviter un apport excessif de vitamine D et donc une intoxication irréversible en vitamine D, il convient de :

  • Contrôler la quantité donnée à son enfant et ne pas associer plusieurs produits contenant de la vitamine D, un surdosage pouvant perturber sa fonction rénale.
  • Privilégier l’utilisation de médicaments par rapport aux compléments alimentaires pour assurer l’apport de vitamine D, particulièrement chez le jeune enfant.
  • Éviter de donner quotidiennement à un enfant un produit dont la composition n’est pas garantie. Notamment, un produit acheté par Internet, qui peut être non conforme à la réglementation.


(1) Une carence en vitamine D est favorisée par une faible exposition au soleil ou une forte pigmentation cutanée, des pathologies induisant une malabsorption intestinale ou un régime alimentaire excluant la viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers. Le lait maternel contient peu de vitamine D et les bébés nourris eu sein peuvent avoir besoin d’une supplémentation.

 

En savoir plus :

Retour

Les alertes