Dépistage d’un déficit en DPD avant une chimiothérapie à base de fluoropyrimidines : des résultats encourageants
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Les fluoropyrimidines (5-fluorouracile [5-FU] et capécitabine) sont des traitements utilisés en chimiothérapie dont la toxicité potentielle peut être sévère, voire mortelle. Cette toxicité est majorée chez les patients présentant un déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), une enzyme nécessaire à l’élimination de ces médicaments. C’est pourquoi la réalisation d’un dépistage du déficit en DPD par un dosage de l’uracilémie et la prise en compte du résultat sont obligatoires avant toute initiation de ces traitements. Ces dernières années des rappels à ce sujet ont visé les professionnels de santé afin de minimiser la survenue d’effets indésirables graves et évitables.
Pour évaluer ces mesures et faire un état des lieux de la prescription du dépistage dans les établissements de soins, une enquête a été menée par ResOMEDIT (observatoire des médicaments). 590 établissements ont répondu. La très grande majorité respectait l’obligation de dépistage du déficit en DPD par un dosage de l’uracilémie, conformément aux obligations réglementaires en vigueur depuis 2019.
Certains freins et leviers d’amélioration ont été identifiés comme la présence inconstante d’alertes logicielles ou l’absence de protocole d’adaptation posologique. Ces préconisations devraient faire l’objet de prochaines recommandations par l’ANSM et l’INCa (Institut national du Cancer).
A noter que l’usage de la capécitabine, principalement utilisée en ville, n’a pas été évalué lors de l’enquête. Or, un cas grave concernant un patient dont le traitement a été initié avant l’accès au résultat du test de dépistage, a été rapporté. Cela confirme la nécessité de rester mobilisés tout au long de la chaîne de soins. La capécitabine, tout comme le 5-FU, devrait faire l’objet de nouvelles recommandations.
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