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Dolutégravir et grossesse. Parlez-en à votre médecin.

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Le dolutégravir est un médicament antirétroviral de la famille des inhibiteurs de l’intégrase du Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH). Il est actuellement commercialisé soit seul (TIVICAY®) soit en association dolutégravir/abacavir/lamivudine (TRIUMEQ®) et prochainement en association dolutégravir/rilpivirine (JULUCA®).

Les recommandations thérapeutiques actuelles de prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH préconisent d’éviter le dolutégravir au cours de la grossesse ; ceci au regard de l’insuffisance de données disponibles chez l’homme et malgré l’absence de mise en évidence de risques tératogène ou foetotoxique au cours des études animales réalisées.

Depuis, une large étude observationnelle a montré une incidence plus élevée des anomalies de fermeture du tube neural (0,9%)  chez les enfants nés de mères ayant été traitées par dolutégravir versus les autres médicaments antirétroviraux (0,1%). Les anomalies de fermeture du tube neural sont des malformations congénitales qui surviennent au cours du premier mois après la conception. Il s’agit d’un développement incomplet de la colonne vertébrale (spina bifida) plus ou moins sévère, voire d’une absence de voûte crânienne (anencéphalie)

Les résultats préliminaires de cette étude viennent donc renforcer cette recommandation de ne pas utiliser le dolutégravir au cours de la grossesse.

Aussi, en attendant les résultats finaux de cette étude, il convient de :

- si vous êtes traitée par dolutégravir et en âge d’avoir des enfants :

  • sans désir de grossesse : consulter votre médecin qui réévaluera le rapport bénéfice/risque du dolutégravir. Si ce traitement est maintenu, votre médecin vous proposera d’initier une contraception qu’il conviendra de poursuivre pendant toute la durée du traitement par dolutégravir.
  • avec désir de grossesse : le signaler bien en amont à votre médecin afin qu’il adapte votre traitement.

- si vous êtes traitée par dolutégravir et constatez que vous êtes enceinte :

  • contacter rapidement votre médecin afin qu’il puisse évaluer la poursuite ou le remplacement du dolutégravir par un autre médicament antirétroviral en fonction du terme de votre grossesse et de la disponibilité d’alternatives thérapeutiques.

Dans tous les cas, vous ne devez pas arrêter votre traitement sans qu’une alternative ne vous ait été proposée. Cela pourrait avoir des conséquences sur votre infection et sa transmission à votre enfant à naître (augmentation du risque de transmission).

En savoir plus…

Point d’information de l’ANSM – 28/05/2018

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