Exposition aux antiépileptiques pendant la grossesse : effort de communication à poursuivre
Publié le

Rappel : Depuis plusieurs années, certains antiépileptiques, dont le valproate, font l’objet de mesures de réduction du risque en raison de leur potentiel tératogène et de l’apparition possible de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant exposé durant la grossesse. Une fiche d’information pour les patientes récapitule désormais les risques pour les enfants à naître en fonction du médicament utilisé.
Afin d’évaluer ces mesures de réduction du risque et de dresser un état des lieux, EPI-PHARE, groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam, a réalisé une étude sur l’exposition aux antiépileptiques pendant la grossesse en France entre 2013 et 2021 ; 55 801 grossesses de femmes traitées par au moins un antiépileptique ont été étudiées.
On observe ainsi une baisse notable des grossesses sous acide valproïque et valpromide (– 84 % et – 89 %) et dans une moindre mesure sous topiramate (– 34 %) et carbamazépine (– 40 %). Cependant, on constate une augmentation des grossesses sous prégabaline et gabapentine (+ 28 %) et sous lacosamide et zonisamide (+ 140 %), médicaments à risque avéré ou pas encore documenté.
Les grossesses sous lamotrigine et le lévétiracétam, médicaments sans risque identifié, ont, quant à elles, augmenté de 30 %.
L’étude conclut que « Malgré un passage brutal du valproate à des antiépileptiques plus sûrs, l’exposition prénatale à d’autres antiépileptiques présentant des risques reconnus ou incertains a persisté, voire augmenté, en particulier parmi les populations les plus défavorisées socialement, nécessitant des mesures supplémentaires de minimisation des risques ».