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Fingolimod (GILENYA®) : Risques liés aux effets sur le système immunitaire

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Le fingolimod (GILENYA®), modulateur des récepteurs à la sphingosine 1-phosphate, est indiqué en monothérapie comme traitement de fond des formes très actives de sclérose en plaques (SEP) rémittente-récurrente.

En raison de ses effets immunosuppresseurs, le fingolimod peut prédisposer à des effets indésirables graves nécessitant le respect de nouvelles recommandations.

 

  • Carcinomes basocellulaires :

Au cours des essais clinique et depuis le début de sa commercialisation, des cas de carcinome basocellulaire (CB) ont été rapportés chez des patients traités par fingolimod.

=> Il est recommandé de réaliser un examen dermatologique avant et pendant le traitement.

 

 

 

  • Infections opportunistes :

Les effets immunosuppresseurs du fingolimod peuvent augmenter le risque d’infections au niveau du système nerveux central (SNC), y compris des infections opportunistes, notamment virales, fongiques ou bactériennes.

=> Avant le traitement : En cas d’infection active sévère, toute instauration du traitement doit être reportée jusqu’à résolution de l’infection ;

=> Pendant le traitement : Une interruption du traitement doit être envisagée en cas de développement d’une infection sévère. Par ailleurs, une réintroduction ne pourra être envisagée avec prudence après une réévaluation du rapport bénéfice / risque pour le patient ;

=> Après le traitement : A noter, qu’après l’arrêt du traitement, l’élimination du fingolimod peut prendre jusqu’à 2 mois. Il convient donc de rester vigilant quant à l’apparition d’éventuelles infections pendant cette période.

 

  • Leucoencéphalopathies multifocales progressives (LEMP) :

Des cas de LEMP* ont été rapportés avec le fingolimod dont le premier en avril 2015 (cf alerte « Premier cas de LEMP au cours d’un traitement par fingolimod »).

=> Avant le traitement : une IRM initiale de référence (habituellement de moins de 3 mois) doit être disponible ;

=> Pendant le traitement : lors des IRM de routine, une attention doit être portée sur toute lésion évocatrice de LEMP ;

=> Si une LEMP est suspectée, une IRM à visée diagnostique doit être réalisée immédiatement et le traitement par fingolimod doit être interrompu jusqu’à ce que le diagnostic de LEMP soit écarté.

=> Les patients et leur entourage doivent être informées des symptômes précoces évocateurs de LEMP et sur la nécessité de prendre un avis médical si ces symptômes apparaissent.

 

  • Lymphomes :

Des cas de lymphomes ont été rapportés chez des patients traités par fingolimod.

 

  • Numération formule sanguine (NFS) :

=> Avant le traitement : une NFS récente (réalisée au cours de 6 dernier moi ou après l’arrêt d’un traitement antérieure) doit être disponible afin de s’assurer de la résolution des effets immunitaires des traitements antérieurs.

=> Pendant le traitement : des contrôles périodiques de la NFS sont recommandés à 3 mois de traitement puis au moins une fois par an ainsi qu’en présence de signes d’infection.

 

En janvier 2016, une lettre aux professionnels de santé a été adressée aux neurologues et aux médecins généralistes (voir ci-dessous).

 

* La LEMP est une affection rare, progressive, et démyélinisante du système nerveux central causée par la réactivation du virus JC (John-Cunningham virus) et qui peut avoir une issue fatale ou entraîner un handicap sévère. La LEMP est susceptible de se développer en présence de plusieurs facteurs. En cas de séropositivité au JCV, les facteurs de risque de cette maladie sont une altération ou une déficience du système immunitaire ainsi que divers facteurs génétiques ou environnementaux.

 

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