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Hydroxychloroquine et grossesse : sur-risque de malformation congénitale grave

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En France, l’hydroxychloroquine (Plaquenil®) est indiquée dans le traitement de plusieurs maladies auto-immunes et dans la prévention des lucites. Cette molécule traverse le placenta et les concentrations sanguines retrouvées chez le fœtus sont similaires aux concentrations sanguines maternelles. Jusqu’à présent, les études, réalisées sur un petit nombreux de grossesses, n’avaient pas mis en évidence d’augmentation statistiquement significative du risque de malformations congénitales.

Une étude américaine¹ publiée en 2021, portant sur 1867 grossesses exposées à l'hydroxychloroquine, a montré un sur-risque de malformations congénitales graves chez les enfants dont la mère avait été traitée par hydroxychloroquine pendant le premier trimestre de grossesse à des doses journalières de 400 mg et plus (risque relatif évalué à 1,33). Étaient prises en compte les malformations congénitales majeures diagnostiquées au cours des 90 premiers jours après l'accouchement à type de : fente buccale, anomalies cardiaques, respiratoires, gastro-intestinales, génitales, urinaires, musculo-squelettiques et des membres.

Aussi, il est recommandé aux professionnels de santé souhaitant prescrire de l’hydroxychloroquine :

  • de préconiser une contraception aux femmes en âge de procréer
  • de les informer du risque malformatif
  • de leur demander de les avertir en cas de désir de grossesse ou de grossesse avérée afin de décider de la conduite à tenir vis à vis du médicament
  • d’éviter de prescrire de l’hydroxychloroquine au cours de la grossesse sauf si la balance bénéfice /risque est clairement positive pour la future mère et, dans ce cas,
  • d’utiliser la plus faible dose efficace
  • de mettre en place un suivi obstétrical du fœtus ainsi qu’un suivi de l’enfant après la naissance, en tenant compte du profil d’effets indésirables de la molécule, notamment ophtalmologique (en particulier des rétinopathies)

Les femmes enceintes recevant de l'hydroxychloroquine ne doivent pas arrêter leur traitement sans avis médical, car leur maladie pourrait s’aggraver, ce qui pourrait nuire à la mère comme à l’enfant à naître.

En savoir plus :

1 - Voir l'étude

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La BDD des medicaments

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