Identification de bases pharmacogénomiques de la toxidermie associée à la phénytoïne
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La phénytoïne est un antiépileptique pouvant provoquer des effets indésirables cutanés, potentiellement très graves, de type exanthème maculopapuleux ou tels que les syndromes d’hypersensibilité DRESS (Drug Reaction with Eosinophilia & Systemic Symptoms), de Lyell ou de Stevens-Johnson.
Une étude(1) récente identifie le variant CYP2C9*3 du gène CYP2C codant pour le cytochrome P450, variant généralement connu pour être associé à une élimination réduite des médicaments, comme facteur génétique associé à la survenue d’une toxidermie à la phénytoïne.
En effet d’après cette étude, les patients présentant le variant CYP2C9*3 auraient un risque relatif rapproché (Odds Ratio) de 11 de réactions cutanées graves induites par la phénytoïne, par rapport aux patients qui ne sont pas porteurs de ce variant. L’équipe de cette étude a mis en évidence une élimination retardée de la phénytoïne du plasma des patients ayant présenté une réaction cutanée grave, en particulier chez les porteurs du variant CYP2C9*3, fournissant ainsi un lien fonctionnel entre ce variant et la toxidermie.
Ces résultats permettent d’entrevoir une piste de sécurisation d’emploi de ce médicament, en développant des tests génétiques d’identification des patients exprimant ce variant CYP2C9*3, et donc particulièrement à risque de développer une toxidermie à la phénytoïne.
(1) Référence: Genetic variants associated with phenytoin-related severe cutaneous adverse reactions, Wen-Hung Chung et al , JAMA. 2014, August 6th, Vol 312, #5, p525-34