Impact des mesures de réduction des risques concernant nomégestrol/chlormadinone
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En 2019 et 2020, les professionnels de santé et le grand public ont été informés du risque de méningiome intracrânien lors de l’utilisation prolongée de progestatifs (acétate de nomégestrol et de chlormadinone). Des mesures de réduction de risque ont alors été mises en place dès 2020 : lettres et courriels aux professionnels de santé et aux patientes, signature d’une attestation d’information annuelle, recommandations d’utilisation et de surveillance (IRM à réaliser après 1 an de traitement).
Une étude menée par le groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE a étudié l’impact de ces mesures pour l’acétate de nomégestrol et de chlormadinone.
Cette enquête a mis en évidence un effet très positif de ces mesures de réduction des risques avec :
- Une réduction de plus de 90% des méningiomes opérés attribuables aux nomégestrol ou chlormadinone (15 interventions de neurochirurgie intracrânienne en 2023 versus 152 en 2018)
- Une chute de 97% de l’utilisation mensuelle de ces 2 progestatifs (3000 utilisatrices en 2023 contre 260 000 en 2019). A noter un report des prescriptions vers le désogestrel et médrogestone, à moindre risque de méningiome.
- Une augmentation du nombre de dépistage du méningiome par IRM (22% des femmes exposées plus d’un an en 2023 contre 5% en 2019)
Les auteurs de l’étude estiment que la forte diminution du nombre de méningiomes opérés résulte à la fois de la diminution drastique du nombre de femmes exposées et de la détection plus précoce de cette tumeur, nécessitant une simple surveillance par IRM (et non une chirurgie). Ce dépistage par imagerie reste cependant insuffisant par rapport aux recommandations officielles puisque 3/4 des utilisatrices ne réalisent pas cette imagerie après 1 an de traitement et moins d’une sur deux après 5 ans de traitement.
De plus, le report vers d’autres progestatifs comme le désogestrel, à risque moindre mais non nul de méningiome, devra être surveillé.