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Kétamine en utilisation prolongée : risque d’atteintes hépatiques et uronéphrologiques graves

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La kétamine est utilisée comme agent anesthésique, mais aussi comme antalgique en cas de douleurs rebelles. Depuis plusieurs années, les risques d’atteintes hépatiques et uronéphrologiques graves en cas d’utilisation prolongée de cette molécule sont bien connus. En 2017, 10 cas d’atteintes hépatiques graves, dont 4 ayant nécessité une greffe, avaient été rapportés. La même année, la kétamine est inscrite sur la liste des substances classées comme stupéfiants, ceci en raison d’un risque d’abus.

À ce jour, les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance - addictovigilance (CEIP-A) remontent des données indiquant une augmentation du nombre d’atteintes hépatobiliaires et uronéphrologiques après utilisation prolongée ou répétée et une utilisation hors AMM prolongée dans le cadre de la gestion des douleurs chroniques (dont fibromyalgie). Parallèlement, une augmentation de la prescription de kétamine est constatée.

Ces atteintes hépatiques et uronéphrologiques, le plus souvent graves, regroupent :
• Des atteintes hépatobiliaires de type cholestase et cholangites
• Des cystites non infectieuse, cystites interstitielles, insuffisances rénales aiguës, hydronéphroses

 

En conséquence, il est rappelé aux professionnels de santé de :
Respecter les posologies et limiter la durée de la prescription
Surveiller attentivement les fonctions hépatiques et rénales, la cytologie urinaire et les signes d’appel (comme une hématurie) en cas d’utilisation répétée ou prolongéeLa survenue d’une atteinte hépatique ou uronéphrologique doit faire rechercher une situation d’utilisation répétée de la kétamine que ce soit dans un cadre médical ou non (usage festif ou chemsex).

 

De même, les conditions actuelles de prescription et délivrance de la kétamine (stupéfiant) sont rappelées :
Prescription limitée à 28 jours, rédigée en toutes lettres sur ordonnance sécurisée
• Réservée à l'usage hospitalier
• Peut être administrée par tout médecin spécialisé en anesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence dans les cas où ils interviennent en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistance médicale mobile ou de rapatriement sanitaire
• En cas de traitement à domicile (risque d’abus) : conservation des ampoules dans un lieu fermé à clé, sûr et sécurisé, et retour à la pharmacie de toutes les ampoules non utilisées

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