Méthadone et décès d’enfants : rappels des règles de bon usage

Depuis mai 2021, deux nouveaux cas de décès d’enfants dus à l’ingestion accidentelle de méthadone prescrite à leurs parents ont été notifiés.

Un surdosage de méthadone peut entraîner une dépression respiratoire et conduire à un arrêt respiratoire fatal.

D’autres signes de surdosage existent : troubles de la conscience, nausées, vomissements, hypoglycémie, sédation, myosis, hypotension artérielle, bradycardie, bradypnée sévère, œdème pulmonaire, somnolence sévère, coma.

Cependant les signes d’intoxication n’apparaissent pas immédiatement. Ils peuvent se manifester jusqu’à 4 heures après l’ingestion. En cas d’ingestion avérée ou suspectée, l’absence de symptômes ne doit pas faire minimiser le risque.

Un surdosage de méthadone peut également entraîner le décès chez l’adulte, notamment en cas d’utilisation concomitante d’autres substances psychoactives (alcool, benzodiazépines, autres opiacés…) ou en cas d’utilisation par un sujet peu ou pas accoutumé à ce type de produits.

Pour les patients et leur entourage

Si de la méthadone vous a été prescrite :

• Toujours tenir la méthadone hors de vue et de portée des enfants et des adolescents, si possible en hauteur et sous clef.
• Ne pas prendre ce médicament devant eux.
• Ne jamais ouvrir à l’avance le flacon ou les blisters de méthadone.

En cas de prise avérée ou suspectée de méthadone par une personne à qui elle n’a pas été prescrite :

• Contacter immédiatement un service d’urgences (15, 18 ou 112).
• La naloxone en solution pour pulvérisation nasale (Nyxoïd) peut être administrée aux personnes de plus de 14 ans. C’est un traitement d’urgence qui permet de limiter temporairement les effets des opioïdes dans l’attente d’une prise en charge médicale. Si nécessaire, les pulvérisations peuvent être répétées.
• Tenir la personne éveillée jusqu’à l’arrivée des secours.

Pour les professionnels de santé

Lors de chaque prescription et de chaque dispensation de méthadone, les professionnels de santé doivent :

• Rappeler les précautions d’emploi et de stockage.
• Informer les patients ou leur entourage sur les signes d’intoxication à repérer.
• Indiquer la conduite à tenir en cas d’ingestion de méthadone par une personne à qui elle n’est pas destinée.
• Remettre les brochures de bon usage de la méthadone, disponibles sur le site internet de l’ANSM ou téléchargeables en bas de page.

Il est recommandé de toujours prescrire ou proposer aux patients et à leur entourage un kit de naloxone facilement utilisable.

Pour rappel, il existe 2 indications de la méthadone :

• Dans le traitement de substitution des pharmacodépendances majeures aux opiacées dans le cadre d’une prise en charge médicale, sociale et psychologique chez les adultes et les enfants de plus de 15 ans (Chlorhydrate de méthadone Assistance publique-Hôpitaux de Paris, et Méthadone AP-HP).
• Dans le traitement de fond des douleurs d’origine cancéreuses d’intensité modérée à sévère chez les adultes et les adolescents à partir de 15 ans qui ne sont pas soulagés de façon adéquate par d’autres opioïdes de palier 3, en raison d’une efficacité insuffisante et/ou d’effets indésirables excessifs (Zoryon).

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