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Nicorandil : Risque d’ulcères graves motivant l’arrêt

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Nicorandil est un médicament indiqué dans le traitement symptomatique des patients adultes atteints d’angor stable insuffisamment contrôlés ou présentant une contre-indication ou une intolérance aux traitements anti-angineux de première intention.

La prise de nicorandil expose à un risque d’ulcérations graves de la peau, de la cornée ou des muqueuses. Les ulcères, douloureux et profonds, peuvent évoluer vers des complications sévères comme des abcès, des perforations, des fistules ou des hémorragies digestives. Le délai de survenue est de quelques semaines à plusieurs années après l’initiation du traitement, compliquant le diagnostic d’ulcère iatrogène. Les facteurs favorisant ce risque sont les zones cicatricielles, l’âge avancé, la polymédication, la présence de diverticules intestinaux. De plus, l’association avec les corticoïdes ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), y compris l’aspirine à faible dose, est fortement déconseillée en raison d’un risque ulcératif et hémorragique digestif majoré.

Ces ulcères induits par le nicorandil ne guérissent pas avec les traitements classiques et seul l’arrêt du traitement permet leur cicatrisation en quelques semaines ou mois.

Pour minimiser ce risque, des mesures ont été mises en place dès 2015 avec, notamment, la restriction de nicorandil au traitement de dernière intention de l’angine de poitrine. Cependant, des cas continuent d’être signalés.

Dans ce cadre, il est rappelé aux professionnels de santé la nécessité :

  • De l’arrêt immédiat et définitif de nicorandil en cas d’apparition d’ulcères quelle que soit leur localisation,
  • De privilégier les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques ou les dérivés nitrés à libération prolongée dans le traitement de l’angor stable,
  • D’informer les patients sur ce risque,
  • De vérifier les associations médicamenteuses.

Information patient

    • Vous souffrez d’angor et êtes traité par nicorandil. Ce médicament peut provoquer des ulcères (plaies ne guérissant pas) au niveau de la peau, de la bouche, des yeux, du tube digestif ou de l’anus.
    • Si vous présentez des symptômes tels que yeux rouges et douloureux, plaies inexpliquées, saignements digestifs ou douleurs abdominales, arrêtez votre traitement et consultez immédiatement votre médecin.
    • En cas de prise indispensable de corticoïdes ou d’AINS (tels que l’ibuprofène ou l’aspirine), consultez préalablement votre médecin car ces molécules majorent le risque d’ulcération sous nicorandil.

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