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Nouvelle épidémie de coqueluche en 2024 : rappel sur la vaccination

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La coqueluche est une maladie infectieuse très contagieuse due à une bactérie (Bordetella pertussis). Cette affection se traduit par une toux persistante et se transmet par voie aérienne. Bien que généralement bénigne, elle peut s’avérer grave chez les patients à risques : personnes atteintes de maladie respiratoire chronique, immunodéprimés, femmes enceintes et nourrissons. Les nouveau-nés (moins de 2 mois) non encore vaccinés sont susceptibles de développer des formes sévères (voire fatales), nécessitant une hospitalisation.

Or, l’année 2024 est marquée par une résurgence de la coqueluche sur le territoire français ; l’augmentation du nombre de cas et de clusters est préoccupante à l’approche de l’été, période favorable à une recrudescence de la maladie. En Europe, on recense déjà 32 037 cas sur le premier tstre 2024 contre 25 130 cas pour toute l’année 2023.

Face à cette menace, la meilleure protection est la vaccination notamment des femmes enceintes.

En effet, pour protéger les nourrissons de moins de 2 mois (et donc non vaccinés), la HAS recommande la vaccination des femmes enceintes entre la 20ième et 36ième semaines d’aménorrhée (absence de règles).

Cette immunisation permet de protéger transitoirement l’enfant à naître grâce aux anticorps maternels produits. Elle réduit ainsi de 50% les hospitalisations et de 95% les décès liés à la coqueluche des bébés de moins de 3 mois.

A défaut d’avoir pu vacciner la maman, et dans une stratégie dite de « cocooning », il est conseillé à l’entourage des nouveau-nés de mère non vaccinée de se faire vacciner.

En milieu professionnel, les soignants et personnels en contact avec des nourrissons ou des personnes âgées (EPHAD) sont également invités à effectuer des rappels.

Rappel sur la vaccination contre la coqueluche :

Tous les vaccins disponibles contre la coqueluche sont des vaccins combinés, c’est-à-dire apportant une protection contre d’autres maladies. Ils sont
        ◦ soit hexavalent (diphtérie, tétanos, coqueluche acellulaire, polio, haemophilus influenza b, hépatite B = DTCaPolioHib-HBV)
        ◦ soit pentavalent (DTCaPolioHib)
        ◦ soit quadrivalent à doses entières d’anatoxine diphtérique et tétanique et d’antigène coquelucheux (DTCaPolio) ou à doses réduites (dTcaPolio)

 

Le schéma vaccinal recommandé est le suivant :

    • Chez le nourrisson : une injection à 2 mois, à 4 mois et à 11 mois avec un vaccin hexavalent (DTCaPolioHib-HBV). Ce schéma ne doit pas être différé.
    • Chez l’enfant : un rappel à 6 ans avec un vaccin quadrivalent à doses entières (DTCaPolio)
    • Chez l’enfant : entre 11 et 13 ans, un rappel avec un vaccin quadrivalent à doses réduites (dTcaPolio), sauf pour les enfants n’ayant pas reçu le rappel à 6 ans qui bénéficieront alors du vaccin quadrivalent à doses entières (DTCaPolio).
    • Chez l’adulte : un rappel à 25 ans (possible jusqu’à 39 ans) en l’absence de vaccination coqueluche dans les cinq dernières années avec le vaccin quadrivalent à doses réduites (dTcaPolio), puis à 45 et 65 ans pour les professionnels au contact avec un public fragile.
    • Chez la femme enceinte : dès le 2ième trimestre et de préférence entre la 20ième et la 36ième semaine d’aménorrhée, avec un vaccin quadrivalent à doses réduites (dTcaPolio).
    • Des rappels sont possibles en dehors de ce schéma pour protéger un proche (cocooning).

 

Après une coqueluche avérée, l’immunité dure environ 10 ans. Aussi, il n’y a pas lieu de revacciner les personnes éligibles à la vaccination (en dehors des nourrissons) durant ces 10 ans.

    • Les effets indésirables rapportés sont généralement bénins et passagers : rougeur et douleur au point d’injection, fièvre et courbatures. Des très rares cas de réactions allergiques sont rapportés (1 cas sur 450 000). Selon les retours des pays qui vaccinent les femmes enceintes, cette vaccination est bien tolérée chez la future mère et l’enfant à naître.
    • Les contre-indications incluent les pathologies fébriles, une allergie à l’un des constituants du vaccin et la survenue, dans les 7 jours suivant une précédente vaccination avec la valence coqueluche, d’une encéphalopathie de cause inconnue.

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