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Progestatifs et méningiome : confirmation du sur-risque

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L'acétate de chlormadinone (Luteran et génériques) et l'acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) sont des progestatifs utilisés dans la prise en charge de la ménopause, des troubles menstruels et de l’endométriose.
La possibilité d’un sur-risque de méningiome chez les femmes traitées par ces médicaments a déjà été évoquée à plusieurs reprises. Une étude récente* confirme l’existence de ce sur-risque et montre qu’il augmente de façon importante en fonction de la dose, de la durée du traitement et de l'âge de la patiente.
Les femmes traitées par acétate de nomégestrol plus de 6 mois sont exposées à un risque multiplié par 3,3, puis par 12,5 à partir d’une dose cumulée correspondant à 5 ans de traitement.
Pour les femmes traitées par acétate de chlormadinone, après 6 mois, le risque est multiplié par 3,4, puis par 7 à partir d’une dose cumulée correspondant à 3,5 ans d’utilisation.
De plus, le risque de survenue d’un méningiome nécessitant une intervention chirurgicale est fortement favorisé par l’âge. Il est 3 fois plus élevé chez les femmes de 35 à 44 ans que chez les femmes de 25 à 34 ans.
Compte tenu de l’intérêt thérapeutique de ces médicaments, un arrêt de commercialisation n’est pas envisagé à ce jour. Cependant, des recommandations préliminaires ont été émises par le comité scientifique dédié aux macroprogestatifs.


Pour les professionnels de santé

  • Informez les patientes du risque de méningiome.
  • Réévaluez la pertinence d’un traitement par ces médicaments en tenant compte du bénéfice-risque individuel.
  • Limitez leur durée d’utilisation ainsi que leurs posologies aux doses minimales efficaces (effet dose cumulée).
  • En cas de méningiome ou d’antécédent de méningiome, ne substituez pas les macroprogestatifs entre eux (acétate de nomégestrol, acétate de chlormadinone et acétate de cyprotérone).
  • Faites réaliser une IRM cérébrale en cas de symptômes évocateurs d’un méningiome.
  • Proposez une imagerie cérébrale par IRM aux femmes de plus de 35 ans traitées au long cours (à partir de 5 ans).

Pour rappel, l’acétate de nomégestrol, l’acétate de chlormadinone et l’acétate de cyprotérone sont contre-indiqués en cas de méningiome ou d’antécédent de méningiome. D’autre part toute identification d’un méningiome en cours d’utilisation de l’un de ces médicaments doit conduire à l’arrêt du traitement.


Pour les patientes traitées par l’un de ces médicaments

  • Consultez votre médecin pour discuter de votre prise en charge.
  • Si vous avez plus de 35 ans et que vous êtes sous traitement depuis plus de 5 ans, votre médecin pourra vous proposer de réaliser une imagerie cérébrale (IRM).
  • Si vous êtes, ou avez été, traitée par l’un de ces médicaments et que vous ressentez des signes évocateurs d’un méningiome (maux de tête fréquents, troubles de la vision, du langage ou de l’audition, vertiges, troubles de la mémoire…), consultez votre médecin qui vous prescrira une imagerie cérébrale (IRM).
  • N’hésitez pas à interroger votre médecin.


Par ailleurs, plusieurs traitements progestatifs sont actuellement en tension d’approvisionnement et certains ne seront bientôt plus commercialisés en France. Aussi, les professionnels de santé et les patientes sont invités à engager une réflexion commune quant à l’opportunité d’initier ou de poursuivre un traitement par ces médicaments.


* Étude du groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE constitué par l’ANSM et la CNAM.


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