Progestatifs et risque de méningiome
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Les résultats de l’étude menée par le groupement d’intérêt spécifique Epi-Phare en collaboration avec l’AP-HP sur le risque de méningiome intracrânien opéré chez les femmes ayant reçu un progestatif ont été rendus public en France en juillet 2023.
Cette étude avait démontré :
- des résultats rassurants pour la progestérone par voies orale/intra-vaginale ou percutanée (Utrogestan® et génériques), la dydrogestérone (Duphaston®) par voie orale et les DIU au lévonorgestrel (stérilets hormonaux Mirena®, Donasert®, Kyleena® et Jaydess®).
- un surrisque en cas d’utilisation prolongée (>1 an) de medrogestérone (Colprone®), de médroxyprogestérone (Depo Proreva®) et de promégestone (Surgestone®, qui n’est plus commercialisée en France depuis 2020). Il a alors été recommandé d’utiliser en première intention des progestatifs non associés à ce surrisque de méningiome ; à l’exception de Colprone® dont la première intention peut rester justifier dans certaines situations de saignements liés à un fibrome, d’endométriose ou de mastodynie sévère.
Il convient de souligner que l’étude n’a pas pu étudier un éventuel surrisque pour le diénogest (Visanne® et génériques) et l'hydroxyprogestérone en raison d’un manque de données. Pour ces progestatifs, le risque de méningiome n’est donc pas connu et ne peut être exclu à ce jour
De plus, cette étude ne concernait pas l’acétate de cyprotérone (≥ 25 mg/jour) (Androcur®), la chlormadinone (2-10 mg/jour) (Lutéran®) et le nomégestrol (3,75-5 mg/jour) (Lutenyl®) pour lesquels le risque était déjà connu.
En octobre 2023, le comité d’experts avait confirmé les mesures de réduction du risque de méningiome en cas d’utilisation de Colprone® et de Depo Provera® (identiques à celles adoptées pour l’acétate de chlormadinone et de nomégestrol) et avait affiné la section sur le changement de traitement progestatif. Toutes ces recommandations sont consultables ici.
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