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Rougeole : vacciner et protéger en post-exposition

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En ce début d’année 2025, la recrudescence des cas de rougeole se confirme. Cette maladie, très contagieuse, peut entrainer des formes graves particulièrement chez les personnes à risque (nourrissons de moins de 12 mois, patients immunodéprimés, femmes enceintes). Une couverture vaccinale élevée de la population de tout âge est indispensable pour limiter la circulation virale et protéger les plus fragiles.

Il est rappelé aux professionnels de santé l’importance d’un diagnostic, d’une confirmation biologique et d’un signalement auprès de l’ARS précoces.

Les médecins sont également invités à mettre en place des mesures de prévention autour des cas suspects ou confirmés :

  • Isolement du patient et de ses proches dès la salle d’attente avec port de masque et friction des mains avec un gel hydroalcoolique
  • Aération des locaux après la visite
  • Information sur les mesures d’éviction (dès les premiers symptômes à 5 jours après le début de l’éruption)
  • Vérification du statut vaccinal des cas contacts,
  • Identification des personnes susceptibles de développer des formes graves afin de leur proposer une prophylaxie post-exposition (cf tableau ci-dessous)

Mesures prophylactiques cas-contact (patient à risque de forme grave) post-exposition rougeole

Quand ?

Qui ?

Contre-indications (non exhaustives)

Effets indésirables

(non exhaustifs)

Vaccination

Une dose vaccin ROR dans les 72 heures suivant l’exposition

(en respectant les contre-indications)

Nourrissons de

6 à 11 mois

Femme enceinte*, patients immunodéprimés et ceux allergiques à l’œuf ou à la néomycine

 

*Grossesse également déconseillée dans le mois suivant la vaccination

  • Fièvre, douleur et rougeur au point d’injection, rhume ou éruption cutanée

  • Otite moyenne, conjonctivite, nervosité, symptômes digestifs ou gonflement des ganglions ou des glandes parotides (mimant des oreillons) peuvent être observés (1 cas/100 doses).

  • Plus rarement, douleurs articulaires et musculaires, convulsions (liées à la fièvre), baisse du nombre de plaquettes, réaction allergique grave, inflammation du système nerveux central/périphérique ou érythème polymorphe

Administration IV d’immunoglobulines polyvalentes (sous surveillance hospitalière étroite)

Dans les 6 jours suivant le contage

Personnes immunodéprimées, femmes

enceintes, nourrissons de moins de 6 mois nés de mère non-immunisée et nourrissons de 6 à 11 mois n’ayant pas pu être vaccinés dans les 72h

Hypersensibilité aux immunoglobulines humaines ou l’un des excipients

  • Syndrome grippal

  • Vomissements, nausées

  • Réactions hémolytiques réversibles (groupe sanguin A, B ou AB)

  • Réaction allergique (rare)

  • Réaction cutanée (rare)

  • Elévation de la créatinine (surveillance nécessaire)

  • Syndrome de méningite aseptique

  • Réactions thromboemboliques (AVC, infarctus -très rare)

Pour les autres cas contacts, il est conseillé de compléter le schéma vaccinal le cas échéant. Une injection vaccinale effectuée dans les 72 heures suivant le contact avec un malade peut éviter la survenue de la rougeole. La vaccination reste préconisée même si ce délai est dépassé.

La vaccination contre la rougeole reste la meilleure protection contre cette maladie, aussi bien à titre individuel que collectif. Elle doit respecter les recommandations en vigueur.

Pour rappel, la vaccination ROR est obligatoire pour les enfants nés après 2018.

Schéma vaccinal ROR

 

Nourrissons

1 dose à l’âge de 12 mois
• 1 dose entre 16 et 18 mois

Personnes nées après 1980 et âgés de plus de 12 mois, quels que soient les antécédents vis-à-vis d’une des trois maladies (rougeole, oreillons, rubéole)

1 dose
• 1 dose au moins un mois plus tard

Il est nécessaire que les professionnels de santé et les professionnels travaillant au contact des enfants nés après 1980 soient vaccinés avec deux doses de vaccin ROR . Les professionnels nés avant 1980 non vaccinés et sans antécédent connu de rougeole, doivent recevoir 1 dose.

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