Soumission chimique médicamenteuse : bientôt des nouvelles mesures
Publié le

L’ANSM a demandé aux laboratoires commercialisant des médicaments détournés dans le cadre de la soumission chimique, de réfléchir à des mesures pour minimiser ce risque. Ces dernières porteront notamment sur la modification de la formulation des médicaments, modifiant leurs aspects physique (couleur, texture, goût ou odeur…) afin de le rendre détectable par les victimes potentielles.
Cette demande fait suite au rapport alarmant du CEIP-A (centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance) de Paris qui révèle une augmentation significative des signalements de cas de soumissions chimiques, de+69,1 % en 2022, à mettre en regard d’une sensibilisation de population à cette problématique (avec les mouvements européens de libération de la parole #MetooGHB et #balancetonbar) et de la réouverture de lieux festifs comme les discothèques et festivals post-COVID-19.
Pour rappel, la soumission chimique désigne l’administration à l’insu d’une personne, ou sous la contrainte, d’une substance psychoactive dans un but criminel (vols, violences, viols…). Les conséquences peuvent être graves (accident, grossesse, stress post traumatique, tentative de suicide…), voire mortelles. Ces substances psychoactives sont habituellement ajoutées à une boisson, de la nourriture ou directement injectées via une seringue. L’administration se fait majoritairement dans un contexte festif, et dans une moindre mesure dans la sphère privée.
Dans 56.7% des cas de soumission chimique rapportés, la substance incriminée était un médicament. Parmi ces médicaments, sont retrouvé principalement les benzodiazépines (25%), puis les antihistaminiques, les opioïdes et les médicaments ayant des propriétés sédatives (comme la prégabaline). L’utilisation de substances non médicamenteuses comme la MDMA, la cocaïne, les nouveaux produits de synthèse, le GHB, ou encore l’alcool représente 43.3% des cas de soumission chimique.
La prévention de la soumission chimique passe également par une « vigilance solidaire » lors des situations à risque (fête, alcoolisation…) avec le signalement de tout comportement suspect, la mise à l’abri des victimes potentielles et leur prise en charge médicale.