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Alerte de l’OMS sur la résistance aux antibiotiques : une inquiétude d’ampleur mondiale

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Un nouveau rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait état d’un phénomène global très préoccupant de multi-résistance aux antibiotiques, c’est-à-dire d’évolution des bactéries vers l’acquisition progressive d’une perte de sensibilité à tous les traitements efficaces disponibles, dans toutes les régions du monde, en particulier à ceux dits de ‘’réserve’’ ou de ‘’dernier recours’’(1).

 

Le risque :

Il est à craindre que des infections bactériennes courantes (septicémie, diarrhées, pneumonies, infections des voies urinaires, sexuellement transmissibles de type gonorrhée) et des blessures mineures, bien soignées depuis des décennies, puissent devenir plus difficiles à traiter en prolongeant la maladie, et avec un risque accru de complications.

La médecine d’aujourd’hui étant fortement ‘’antibio-dépendante’’, notamment en oncologie ou en chirurgie, de nombreux actes médicaux risquent de ne plus pouvoir être pratiqués si une couverture antibiotique efficace n’est plus disponible.

 

Les principaux axes de combat de santé publique sont de :

  • Sensibiliser les professionnels de santé à un meilleur usage des antibiotiques.
  • Favoriser une meilleure hygiène pour essayer de prévenir certaines infections, notamment avec le lavage rigoureux des mains, la lutte contre les infections nosocomiales c’est-à-dire contractées lors d’un séjour dans un établissement de santé, et l’accès à l’eau potable partout dans le monde.
  • Porter les efforts de recherche sur la mise au point de nouveaux produits de diagnostic des infections et de nouveaux antibiotiques.
  • Mieux réguler l’usage intensif des antibiotiques dans l’élevage animal.

 

Patient, la vigilance de chacun d’entre nous peut contribuer à lutter contre l’antibio-résistance en :

  • Utilisant les antibiotiques uniquement lorsqu’ils sont prescrits par un médecin.
  • Terminant le traitement conformément à l’ordonnance, même si les symptômes ont disparu et que l’on se sent mieux.
  • Ne partageant jamais des antibiotiques avec d’autres personnes et n’en utilisant jamais ceux restants d’une ordonnance précédente.
  • Indiquant à son médecin traitant tout séjour hors d’Europe dans les 3 mois précédents, notamment en cas de cystite, en raison de la présence particulièrement alarmante de bactéries multi-résistantes dans certaines régions du monde.

 


(1) Certains antibiotiques sont dits ‘’de réserve’’ ou de ‘’dernier recours’’ car ils ne doivent pas être utilisés en première intention. Afin d’éviter de se retrouver en impasse thérapeutique sans plus aucun moyen de lutter contre une infection, il est préférable d’utiliser une antibiothérapie recommandée avec l’aide éventuelle d’un antibiogramme en premier lieu, en conservant en cas d’échec, un ultime recours vers cet antibiotique de réserve.

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