Brèves

La prophylaxie post-exposition au VIH

Publié le

Dans le cadre de la stratégie de prévention de l’infection par le VIH, la prophylaxie post-exposition (PPE), aussi appelée traitement post-exposition (TPE), est un des moyens de réduire le risque d’infection d’une personne séronégative après une possible et récente exposition au virus.

Ce traitement post-exposition correspond à une trithérapie, c’est-à-dire à l’administration de 3 médicaments antirétroviraux, les mêmes que ceux utilisés dans le traitement du VIH.

Les principales circonstances exposant à un risque de contamination par le VIH sont :

  • des rapports sexuels non protégés, le plus souvent, avec une personne positive pour le VIH ou dont le statut sérologique est incertain,
  • le partage de seringues chez les usagers de drogues,
  • les accidents d’exposition au sang (AES), notamment chez les professionnels de santé (piqure ou coupure avec du matériel qui a été utilisé).

À noter que le virus peut se transmettre également de la mère à l’enfant.

Afin d’éviter que le virus pénètre dans la cellule et ne se réplique, il est important d’agir le plus précocement possible après l’exposition suspectée au virus. La thérapie aura d’autant plus de chance de réussir que la réplication du virus sera arrêtée rapidement.

La PPE est un traitement d’urgence.

  • Elle nécessite une consultation dans un Service d’Accueil et d’Urgence des hôpitaux ouverts 24 h sur 24 (SAU) pour évaluer le risque. En journée, certains services spécialisés dans le VIH peuvent également vous prendre en charge. En cas de risque de contamination sexuelle, il est recommandé de venir aux urgences avec son/sa partenaire.
  • Elle doit être commencée au mieux dans les 4 heures et au plus tard dans les 48 heures suivant l’exposition au risque.

Au cours de la consultation un médecin va évaluer le niveau de risque de contamination. Celui-ci dépendra :

  • du statut sérologique de la personne source. S’il est avéré que cette personne est séropositive, le traitement sera recommandé. À moins qu’elle soit sous traitement antirétroviral et présente une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois, auquel cas le risque est considéré comme nul. Si le statut sérologique de la personne source n’est pas connu, le médecin prendra en compte son appartenance ou non à un groupe à prévalence élevée de VIH (homme ayant des relations sexuelles avec des hommes, personne originaire d’un pays à forte prévalence du VIH, travailleur/euse du sexe, usager de drogue injectable…).
  • d’autres paramètres sont également pris en compte : profondeur de la piqure, aiguille creuse et intravasculaire (artérielle ou veineuse) en cas d’AES ; exposition à du sang frais, type de pratique sexuelle…

Si la contamination est suspectée, en attendant d’obtenir une réponse à toutes ces questions, le médecin peut prescrire un traitement initial de 2 à 4 jours. À cet effet, les services d’urgence disposent de kits de traitement.

Si la nécessité du traitement est confirmée, la prescription s’étendra alors sur une durée de 28 jours.

En pratique, la PPE correspond à l’administration quotidienne de 3 antirétroviraux. Lorsque le patient source est connu comme infecté par le VIH, le choix de ces 3 antirétroviraux se fera en prenant en compte sa charge virale, ses traitements et son génotype de résistance éventuel, c’est-à-dire l’éventuelle acquisition de mutations de résistance du virus aux différents antirétroviraux, responsable d’échecs thérapeutiques.

Pour que le traitement soit le plus efficace possible il est important de respecter attentivement les horaires des prises, les doses prescrites et la durée du traitement.

La prise d’autres médicaments et/ou d’une contraception doivent être signalées, ainsi que la possibilité d’une grossesse en cours ou programmée.

Un premier test de dépistage au VIH sera effectué un mois après la fin de la PPE. S’il est négatif un autre test sera réalisé 2 mois plus tard afin de confirmer définitivement la séronégativité de la personne.

 

 

Les antirétroviraux actuels sont plutôt bien tolérés et les effets indésirables peu importants. Peuvent survenir parfois des diarrhées, des nausées, de la fatigue, des maux de tête ou des insomnies. Ils surviennent en début de traitement et disparaissent rapidement. Si ces effets secondaires persistent, il faut en parler à son médecin. Il pourra modifier votre ordonnance et vous prescrire d’autres traitements.

 

Quelques conseils de bon usage

En cas d’oubli d’une prise, les médicaments oubliés peuvent être pris sous certaines conditions :

  • Pour un traitement administré 1 fois par jour, le médicament peut être pris si la durée de l’oubli n’excède pas 12 heures.
  • Pour un traitement administré 2 fois par jour, le médicament peut être pris si la durée de l’oubli n’excède pas 4 heures.

Au-delà de ces durées les médicaments ne doivent pas être pris et le traitement doit se poursuivre normalement.

En cas de vomissements après la prise du traitement :

  • Dans l’heure suivant la prise, reprendre une dose.
  • Au-delà d’une heure, la prise d’une autre dose est inutile.



En savoir plus :

Retour

Les alertes