Brèves

Les anticoagulants en France en 2012

Publié le

Les anticoagulants sont des médicaments indispensables dans la prise en charge de pathologies thrombotiques (fibrillation auriculaire, valvulopathie, thrombophlébose..). Depuis 10 ans, leur consommation ne cesse d’augmenter.

Cependant, en raison principalement de leur risque hémorragique, ils représentent la première cause d’effets indésirables graves en France (1).

Les Anti Vitamine K (AVK), en particulier, sont la première cause d’hospitalisation à la suite d'effets indésirables. 13% des hospitalisations secondaires à des effets indésirables sont liées à une hémorragie sous AVK(2,3). La difficulté de maintenir l’anticoagulation dans les zones thérapeutiques en est la principale raison. C’est pourquoi, il convient de réaliser des prises de sang régulières (surveillance de l’INR) et de compléter par des prises de sang supplémentaires lors de toute modification de vos traitements habituels : que ce soit un ajout ou un retrait de traitement. Cette surveillance supplémentaire est nécessaire, les AVK interagissant avec de très nombreux médicaments.
Il est donc très important lorsque vous prenez un AVK, de ne prendre aucun nouveau traitement, y compris les traitements en vente libre, sans l’avis de votre médecin.

De nouveaux anticoagulants oraux sont maintenant disponibles. Il s’agit de molécules de petite taille, actives par voie orale. Les premiers ont une dénomination commune internationale qui se termine par …xaban (comme le rivaroxaban ou l’apixaban), les seconds se terminent par …gatran (comme le dabigatran).

La prescription de ces nouveaux anticoagulants apparaît plus simple que celle des AVK en raison de l’absence de surveillance biologique de routine. Cependant, ces molécules, comme tout anticoagulant, sont associées à un risque hémorragique.

De plus, il existe un risque de mauvais usage en raison :

  • de leur nouveauté,
  • des différents dosages disponibles en fonction des indications en traitement préventif ou curatif. Les risques de mésusage et de iatrogénie restent importants.
  • de l’absence de surveillance biologique régulière (pouvant entrainer une moins bonne observance par le patient et une moins bonne surveillance par le médecin),
  • des risques hémorragiques associés à l’insuffisance rénale, à l’âge et à un faible poids corporel (la fonction rénale des patients doit d’ailleurs être systématiquement évaluée avant la mise en route du traitement, et surveillée);

Il faut enfin souligner que ces nouveaux anticoagulants n’ont pas d’antidote spécifique ; ce qui peut être préoccupant en cas de surdosage ou de nécessité d’un geste chirurgical en urgence.


Références :
(1) Rapport de l’ANSM. Juillet 2012.
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/901e9c291a545dff52c0b41365c0d6e2.pdf

(2) ENEIS : Étude Nationale sur les Événements Indésirables graves liés aux Soins. DREES. Etudes et Résultats n°398,
mai 2005 et Série Etude et Recherche n°110, septembre 2011.

(3) EMIR : Effets indésirables des Médicaments : Incidence et Risque, sur les hospitalisations liées à un effet indésirable médicamenteux. Coordination CRPV de Bordeaux. Décembre 2007.

Pour obtenir le carnet de suivi des AVK
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/8f2280f91dae79dbbccf3f1bf6ce4fb7.pdf

Retour

Les alertes