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Les inhibiteurs de checkpoint

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Les immunothérapies anticancéreuses ou inhibiteurs de checkpoint ont connu un véritable essor et obtenu leurs premières AMM en 2010 avec la commercialisation de l’ipilimumab (anti-ctla4) puis du pembrolizumab (anti-pd1).

Un changement complet de paradigme du traitement de la maladie cancéreuse s’était alors opéré. Alors que les chimiothérapies, la radiothérapie ou les inhibiteurs de tyrosine kinase ciblaient directement la tumeur ou la croissance tumorale, les immunothérapies amplifiaient la réponse lymphocytaire permettant ainsi au système immunitaire du patient de se défendre lui-même contre la progression cancéreuse.

Initialement indiquées dans le mélanome et le carcinome bronchique, ces immunothérapies ont vu leurs indications s’élargir dans des pathologies histologiquement très différentes (carcinome urothélial, lymphome de Hodgkin, cancer du sein triple négatif…) suggérant ainsi une universalité de réponse de ces traitements. Comme la plupart des médicaments, les effets indésirables observés découlent de leur mécanisme d’action : puisque le système immunitaire est stimulé, les effets indésirables (EI) rapportés sont pour la plupart immunologiques avec la survenue de pathologies auto-immunes. Ainsi, les effets indésirables rapportés concernent toutes les classes d’organes avec la survenue d’atteintes hépatiques, rénales, cutanées, neurologiques, rhumatologiques pour la plupart immuno-médiées.

La mise en place de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCPs) spécialisées dans la gestion des effets indésirables des immunothérapies a permis une prise en charge adaptée, au cas par cas, de ces toxicités. Et l’expérience acquise au sein de ces RCP a notamment contribué à une gestion plus efficiente de l’utilisation de corticoïdes (pas systématiquement introduits lors de la survenue d’EI immunologiques, notamment lors de cholangite), une connaissance plus approfondie du contexte de survenue de ces EI immunologiques (traitements appropriés introduits plus précocement afin de limiter la survenue de formes fulminantes) et une analyse plus efficiente du bénéfice-risque permettant une éventuelle réintroduction de l’immunothérapie après un ou plusieurs EI.

De plus, des essais cliniques sont actuellement en cours afin de permettre une utilisation encore plus large de ces immunothérapies notamment en adjuvant, en néo-adjuvant ou en les associant à la chimiothérapie. A ce jour, le taux de réponse des patients exposés aux immunothérapies anticancéreuses demeure d’environ 30 %.

L'identification de facteurs prédictifs et le développement d’immunothérapies ciblant d’autres points de contrôle pourraient contribuer à améliorer la sélection des patients répondeurs et font actuellement l'objet de nombreux projets de recherche. L’histoire ne fait que de commencer…


Références :

  1. Heidar J. Albandar et al. Immune-Related Adverse Events (irAE) in Cancer Immune Checkpoint Inhibitors (ICI) and Survival Outcomes Correlation: To Rechallenge or Not? Cancers (Basel). 2021 Mar; 13(5): 989.
  2. K. Esfahani et al. A review of cancer immunotherapy: from the past, to the present, to the future. Curr Oncol. 2020 Apr; 27(Suppl 2): S87–S97.
  3. M. Kfoury et al. Immune checkpoints inhibitors: Recent data from ASCO's meeting 2017 and perspectives. Bull Cancer2018 Jul-Aug; 105(7-8): 686-695.2.

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