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Les médicaments du sevrage tabagique

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Lors de la combustion du tabac 2 500 composés chimiques se transforment en plus de 4 000 substances, dont de nombreux poisons (arsenic, formol, ammoniac…). On y trouve la nicotine, responsable de la dépendance, ainsi que des goudrons, des gaz toxiques et des métaux lourds. La fumée de tabac est à l’origine de maladies cardiovasculaires, respiratoires, de divers cancers ainsi que de nombreuses autres affections.

Le sevrage tabagique peut être facilité par l’utilisation d’un traitement médicamenteux ; le soutien psychologique et/ou comportementale est complémentaire et doit être proposé.

Les différents traitements médicamenteux sont :

 

Les substituts nicotiniques

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande l’utilisation des substituts nicotiniques en première intention. Ils sont présentés sous formes variées (patchs, gommes, comprimés, pastilles) et à différents dosages. Le choix du dosage dépendra du degré de dépendance.
Ces produits agissent en diffusant de la nicotine dans le corps.

Bien qu’ils soient disponibles sans ordonnance, un avis médical est recommandé pour les personnes souffrant d’ulcère gastrique ou duodénal et en cas d’insuffisance hépatique et/ou rénale.

La consommation de nicotine peut entraîner des effets indésirables. Les plus fréquents sont : étourdissements, céphalées, rêves anormaux, douleur pharyngolaryngée, maux de gorge, irritation de la bouche, sécheresse buccale, nausée, vomissement, inconfort digestif, œsophagite, stomatite.

C’est pourquoi, les substituts nicotiniques sont contre-indiqués chez les non-fumeurs.

De plus, ces substituts ne doivent pas être laissés à portée des enfants, la dose thérapeutique adaptée à l'adulte pouvant provoquer une intoxication grave, voire mortelle, chez l’enfant.

 

Quelques conseils de bon usage des substituts nicotiniques :

  • Concernant les patchs :
    • Coller le patch le matin au lever, sur une peau sèche, saine et non pileuse.
    • Retirer le patch au coucher (patch « 16 h ») ou le lendemain au lever (patch « 24 h »).
    • Changer de site d’application tous les jours afin de réduire le risque d’irritation cutanée.
  • Concernant les gommes et les pastilles :
    • Elles sont à utiliser chaque fois que l’envie de fumer apparaît.
    • Il est préférable de mâcher les gommes très lentement et d’alterner des durées de mastication courtes et des pauses longues.
    • Éviter l’absorption de boissons acides (café, jus d’orange…) dans les 15 minutes précédant la prise, elles diminuent l’absorption de la nicotine.
  • Les substituts nicotiniques existent aussi sous la forme d’inhaleurs. Les cartouches doivent être utilisées dans les 12 heures suivant leur ouverture en raison de l’évaporation de la nicotine.

 

La varénicline

La varénicline est considérée par l’HAS comme un traitement de 2e intention après échec d’un traitement nicotinique. Elle est soumise à prescription médicale.

Elle agit en se liant aux récepteurs de la nicotine, et en produisant un effet similaire à la nicotine, elle permet de réduire les symptômes de manque. Le patient fixe lui-même la date d’arrêt du tabac, généralement 1 à 2  semaines après le début d’administration de la varénicline.

Les effets indésirables de la varénicline surviennent généralement au début du traitement. Les plus fréquents sont : rhinopharyngite, rêves anormaux, insomnie, céphalées, nausées, bronchite, sinusite, modification de l’appétit, somnolence, vertiges, dyspnée, toux, troubles gastro-intestinaux, éruption, prurit, arthralgie, myalgie, dorsalgie, perturbation du bilan hépatique.
Des troubles neuropsychiatriques tels que modification du comportement, anxiété, psychose, sautes d’humeur, agressivité, dépression, idées et comportements suicidaires, ont également été observés chez des patients traités par varénicline. L’apparition de ces symptômes doit conduire à l’arrêt du traitement.

Bien que les données disponibles ne montrent pas d’effet malformatif ou de toxicité chez le fœtus exposé à la varénicline, il est recommandé de ne pas l’utiliser au cours de la grossesse.

 

Le bupropion

Commercialisé sous forme de comprimés, le bupropion n’est disponible que sur prescription médicale. En début de traitement, le patient continue de fumer et décide lui-même de la date d’arrêt, de préférence au cours de la deuxième semaine. Le traitement peut se poursuivre, mais si l’utilisateur continue de fumer malgré le traitement au bout de la septième semaine, le traitement doit être arrêté.

Ce médicament est à utiliser avec prudence chez les personnes présentant une insuffisance hépatique ou rénale ainsi que chez personnes âgées. De plus, en raison d’un risque dose-dépendant de convulsion, la dose maximale de 150 mg par prise et de 300 mg par jour de bupropion ne doit jamais être dépassée.

Le bupropion ne doit pas être utilisé en cas de : présence ou antécédent de trouble convulsif, tumeur du système nerveux central, sevrage alcoolique ou sevrage d’un médicament dont l'interruption présente un risque de convulsions (notamment benzodiazépines), boulimie ou anorexie mentale diagnostiquées, cirrhose hépatique sévère, antécédents de trouble bipolaire. De même, en raison d’un risque malformatif, ce traitement ne doit pas être administré aux femmes enceintes.

Les principaux effets indésirables sont : insomnie, tremblements, vertiges, céphalées, sécheresse de la bouche, troubles digestifs, constipation, éruptions cutanées, démangeaisons, fièvre.

 

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