Méningites aseptiques médicamenteuses
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La méningite est une urgence neurologique qui nécessite un diagnostic étiologique rapide afin d’en assurer la prise en charge.
Un des enjeux majeurs de cette prise en charge urgente réside dans la confirmation ou l’exclusion d’une méningite bactérienne, celle-ci impliquant sans délai une antibiothérapie adaptée au germe.
Le diagnostic de méningite aseptique est un diagnostic d’exclusion basé sur des critères cliniques mais surtout sur l’analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR) montrant une inflammation (présence de leucocytes, élévation de la protéinorachie) sans identification des principaux agents microbiens recherchés à l’examen direct et à la culture classique.
Les principales causes de méningite aseptique sont :
- les maladies systémiques avec atteinte méningée ;
- les origines néoplasiques ou paranéoplasiques ;
- les médicaments ;
- et, paradoxalement, certaines infections (principalement virales mais aussi par certaines bactéries intracellulaires [Mycoplasma spp., Rickettsia spp.] qui ne sont pas identifiées sur les examens bactériologiques habituels).
Une étude de pharmacovigilance1 menée sur les méningites aseptiques médicamenteuses rapportées en France sur plus de 30 ans a montré que les principales classes de médicaments impliqués sont les immunoglobulines polyvalentes humaines par voie intraveineuse, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les vaccins, certains antalgiques (ex. paracétamol, sufentanil, bupivacaïne…), certains immunomodulateurs comme le méthotrexate ainsi que certains anticorps monoclonaux. Toutefois, un certain nombre de limites et de biais sont à considérer dans cette liste. Cette étude a également montré que la présentation clinique était souvent moins marquée que pour les syndromes méningés d’origine bactérienne. La composition du LCR était en revanche aspécifique. En effet, bien que volontiers à prédominance lymphocytaire, le LCR peut également être purulent (c’est-à-dire contenant des polynucléaires neutrophiles) ou avoir une formule panachée.
Le ou les mécanisme(s) impliqué(s) dans ces méningites aseptiques médicamenteuses sont mal connus et aucun marqueur ne permet de prédire leur survenue. Heureusement, ces effets indésirables sont rares et d’évolution favorable dès lors que le médicament arrêté est éliminé de l’organisme. La réintroduction du médicament suspect n’est pas une contre-indication, la récidive n’étant pas constante. Aussi, cette réintroduction, sous surveillance rapprochée et en l’absence d’alternative thérapeutique, peut être envisagée si la balance bénéfice/risque reste positive.