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Myopathies nécrosantes à médiation immune (IMNM) sous statines

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Les médicaments appartenant à la classe des statines sont indiqués, en prévention primaire ou secondaire, pour faire baisser le taux de cholestérol dans le sang, notamment le LDL-cholestérol, facteur de risque de maladie cardiaque et d’accidents vasculaires cérébraux. Les statines permettent de réduire les événements cardio-vasculaires de 15 à 23 % selon le type d’événement et de 10 % les risques de mortalité toutes causes confondues.

Cinq statines sont autorisées en France : la pravastatine, la simvastatine, l’atorvastatine, la fluvastatine et la rosuvastatine.

Toutes peuvent entrainer des effets secondaires, notamment musculaires. Ces myalgies sont variées, allant de simples douleurs peu intenses à des complications graves avec la survenue possible de rhabdomyolyses associées à une insuffisance rénale aiguë. Le plus souvent ces symptômes régressent à l’arrêt du traitement.

Dans de rares cas, une « myopathie nécrosante à médiation auto-immune » (IMNM) peut survenir, en moyenne après 2 à 3 ans de traitement. Elle touche plus particulièrement les patients porteurs de l’allèle HLADRB1*11/01 de classe II. Une carence en vitamine D pourrait également être un autre facteur prédisposant.

Cette affection se caractérise par une faiblesse musculaire symétrique et proximale secondaire à une atrophie musculaire parfois sévère et handicapante. Parfois une atrophie des muscles respiratoires associée a été rapportée. Elle peut débuter de manière aiguë (en quelques jours ou semaines) ou subaiguë (sur plusieurs mois).

Deux types d’anticorps (anti-PRS ou anti-HMGCR) sont retrouvés chez deux tiers des patients. La détection d’un taux significatif de ces anticorps associés le plus souvent à un taux élevé de créatine phosphokinase (CPK) permet d’établir le diagnostic.

L’électromyogramme montre des décharges électriques spontanées ainsi que des ondes en forte augmentation.

La biopsie musculaire objective des signes de myopathie nécrosante.

Une des caractéristiques des IMNM est la persistance possible de l’atteinte musculaire malgré l’arrêt du
traitement. Il est alors nécessaire d’accompagner l’arrêt de la statine d’un traitement immunosuppresseur (corticostéroïdes + autres immunosuppresseurs : méthotrexate, azathioprine, mycophénolate, cyclosporine, tacrolimus +/– immunoglobulines ; ces dernières pouvant également être utilisées en 1re intention).

Ces IMNM sous statines peuvent également être associées à la survenue d’une tumeur maligne.

Un autre effet indésirable possible des statines est la survenue d’un diabète avec une augmentation du risque de 9 à 15 %. La survenue de ce diabète est favorisée par la présence de facteurs de risque préexistants (glycémie élevée > 5.6 mmol/L, obésité avec un IMC > 30 kg/m2, augmentation des triglycérides, antécédents d’hypertension artérielle).

Enfin, d’autres effets indésirables ont été observés chez les patients traités par statines. Les plus fréquents sont les céphalées, les nausées, la constipation, les douleurs abdominales, les insomnies, les troubles hépatiques ou rénaux.

Les contre-indications des statines varient selon le produit. Celles communes à toutes les statines sont :

  • les affections hépatiques,
  • la grossesse et l'allaitement.

 

En savoir plus :

https://www.pharmacovigilance-iledefrance.fr/d%c3%a9tails-dune-alerte/o233

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