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Recrudescence de la rougeole : la prévention pour seul remède

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Depuis novembre 2017 on observe une augmentation préoccupante du nombre de cas de rougeole en France. Dans ce contexte, Santé publique France a mis à la disposition des professionnels de santé un document synthétique qui rappelle les éléments propres à la prise en charge de la maladie.

La rougeole est une maladie infectieuse le plus souvent bénigne mais aux conséquences parfois graves. La période d’incubation dure environ une dizaine de jours. La personne atteinte devient contagieuse 4 à 5 jours avant le début de l’éruption cutanée et jusqu’à 4 à 5 jours après.

La rougeole est extrêmement contagieuse et son potentiel épidémique est très élevé puisqu’une personne infectée peut contaminer 15 à 20 autres personnes.

Des diarrhées, otites, laryngites peuvent survenir au cours de la maladie. Mais les complications liées à l’infection peuvent être bien plus graves (pneumonie ou encéphalite) et parfois mortelles avec la panencéphalite sclérosante subaiguë par exemple. En 2018, la rougeole a provoqué plus de 140 000 décès dans le monde, dans la plupart des cas chez des enfants de moins de 5 ans.

 

Prévention contre la rougeole

Il n’existe pas de traitement spécifique de la rougeole. La seule protection efficace reste la vaccination. La France s’est engagée en 2005 dans une politique d’éradication de la maladie avec pour objectif une couverture vaccinale de 95 % à l’âge de 2 ans. Mais la recrudescence constatée des cas met en évidence l’insuffisance actuelle de la couverture vaccinale.

Les vaccins contre la rougeole disponibles en France (Priorix®, M-M-RVaxPro®) sont des vaccins trivalents à virus vivant atténué combinés avec les vaccins contre les oreillons et la rubéole (ROR).

Ces vaccins sont efficaces à près de 100 % après 2 injections. L’immunité apparaît 10 à 15 jours après la première administration.

 

Recommandations vaccinales

La vaccination contre la rougeole par le vaccin trivalent ROR est obligatoire pour les nourrissons nés à compter du 1er janvier 2018, avec une première dose à l’âge de 12 mois et une deuxième entre 16 et 18 mois. La deuxième dose est un rattrapage nécessaire car tous les enfants n’acquièrent pas l’immunité dès la première dose.

Le calendrier vaccinal recommande la vaccination chez les personnes nées depuis 1980 avec 2 doses de vaccin trivalent, en respectant un délai minimal d’un mois entre les deux injections.

Les personnes ayant déjà contracté l’une des trois maladies auxquelles est destiné le vaccin, et qui ont développé des anticorps spécifiques, ne sont pas protégées contre les deux autres et l’administration d’un vaccin à une personne déjà immunisé ne présente pas d’inconvénient. Il n’y a donc pas d’obstacle à vacciner une personne dont on ignore le statut vaccinal ou les antécédents de rougeole.

La vaccination est indispensable chez les professionnels de santé et les professionnels de la petite enfance nés depuis 1980 dans les mêmes conditions que pour la population générale. Ceux nés avant 1980, non vaccinés contre la rougeole et sans antécédents connus de la maladie, doivent recevoir une dose du vaccin trivalent.

Réalisée dans les 72 heures qui suivent une exposition à un cas de rougeole, la vaccination est efficace dans plus de 90 % des cas. Passé ce délai, elle reste tout de même préconisée en raison des bénéfices ultérieurs qu’elle peut apporter, sauf chez le nourrisson âgé de 6 à 11 mois révolus.

 

Effets indésirables et contre-indications

Les vaccins ROR sont généralement bien tolérés. Néanmoins certains effets indésirables peuvent survenir. Les plus fréquents et communs aux différents vaccins sont des réactions au site d’injection (rougeur, douleur, gonflement), de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires.

La vaccination est contre-indiquée chez certaines personnes :

  • En cas d’allergie aux composants. Des symptômes tels qu’une éruption cutanée s’accompagnant de démangeaisons ou de bulles, un gonflement du visage, une difficulté à respirer ou avaler, une chute brutale de la tension artérielle ou une perte de connaissance doivent conduire à une consultation médicale en urgence.
  • En cas de grossesse. Par mesure de précaution, la concrétisation d’un désir de grossesse doit être reportée d’au moins un mois après la vaccination ROR. Néanmoins, une vaccination pratiquée malencontreusement chez une femme enceinte ne doit pas mener à une interruption de grossesse, mais elle nécessite une surveillance rapprochée et spécialisée.
  • Chez les personnes immunodéprimées ou qui suivent un traitement immunosuppresseur.
  • Chez certains nourrissons de moins de 6 mois.
  • En cas de maladie aiguë avec fièvre la vaccination doit être différée.

Chez une personne à risque de rougeole grave (femmes enceintes, immunodéprimés, nourrissons de moins de 12 mois) qui a été en contact avec un cas confirmé et pour qui la vaccination n’est pas possible, une prophylaxie post-exposition par injection d’immunoglobulines polyvalentes doit être proposée. Ce traitement doit être administré dans les 6 jours suivants l’exposition au virus.

Un délai d’au moins neuf mois est nécessaire chez une personne ayant reçu des immunoglobulines avant une vaccination ROR et jusqu’à 12 mois pour les nourrissons ayant reçu des doses élevées (2 g/kg).

 

Schémas vaccinaux
(vaccin trivalent ROR)

Nourrissons

Une dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole à l’âge de 12 mois et une seconde dose entre 16 et 18 mois.


Personnes nées depuis 1980 et âgées de plus de 18 mois

Au total, deux doses de vaccin trivalent ROR (avec un délai minimal d’un mois entre les doses), quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies.


Personnes contacts d’un cas de rougeole

  • Nourrissons âgés de 6 à 11 mois : une dose de vaccin trivalent dans les 72 heures suivant l’exposition présumée (selon une procédure de RTU* entre 6 et 8 mois). L’enfant recevra ultérieurement les deux doses recommandées par le calendrier vaccinal. Pas de vaccination passé le délai de 72 heures.
  • Personnes âgées d’au moins un an, nées depuis 1980 et non vaccinées : une dose de vaccin dans les 72 heures suivant l’exposition puis mise à jour de la vaccination conformément au calendrier vaccinal.
  • Professionnels de santé ou de la petite enfance : sans antécédent de rougeole, mise à jour conformément au calendrier vaccinal pour atteindre deux doses, quel que soit l’âge.

* RTU : Recommandation Temporaire d’Utilisation.

 

À noter :
Le vaccin peut être administré par un médecin, un infirmier sur prescription médicale ou une sage-femme.
Il est disponible en pharmacie et doit être conservé et transporté entre + 2° C et + 8° C. Il ne doit pas être congelé.
Le don de sang n’est pas possible durant un mois après une vaccination contre la rougeole.

 

En savoir plus :

Calendrier vaccinal 2020

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