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Risque de myocardite et de péricardite avec les vaccins à ARNm

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Les myocardites et les péricardites sont des inflammations cardiaques, le plus souvent d’origine infectieuse. La survenue de cas après la vaccination contre la Covid-19 a conduit à considérer les myocardites et les péricardites comme un effet indésirable des vaccins à ARNm Comirnaty© (Pfizer BioNTech) et Spikevax© (Moderna).

Le Comité de pharmacovigilance de l’Agence européenne du médicament a évalué les données récentes sur cette question et a confirmé en décembre 2021 un lien entre les vaccins à ARNm et le risque de myocardite et de péricardite. Cette évaluation a porté sur deux grandes études pharmaco-épidémiologiques européennes, dont une étude française qui avait déjà permis aux autorités de santé nationales de confirmer l’existence de ce lien.


Les données utilisées par l’étude

Cette étude cas-témoins, conduite par EPI-PHAR à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS), a inclus tous les cas d’hospitalisation pour myocardite ou péricardite survenus entre le 15 mai et le 31 août 2021 parmi les personnes âgées de 12 à 50 ans.

Chaque cas a été apparié à 10 témoins de même âge, sexe et département de résidence.

Ce sont au total 919 cas de myocardites et 917 cas de péricardites qui ont été appariés respectivement à 9 190 et 9 170 témoins. Les risques de survenue d’une hospitalisation pour myocardite ou péricardite ont été comparés entre les personnes exposées et non exposées aux vaccins à ARNm.

L’étude a montré que l’utilisation des vaccins Comirnaty et Spikevax était associée à une augmentation des risques de myocardite et de péricardite dans les 7 jours suivant la vaccination.


Le risque de myocardite

Le risque de myocardite est particulièrement marqué chez les hommes de moins de 30 ans, notamment après la deuxième dose du vaccin Spikevax, avec un excès de 132 cas pour 1 million de doses dans cette population.

Avec le vaccin Comirnaty, ce sont 3 cas en excès après la première dose et 27 cas après la deuxième pour 1 million de doses chez les moins de 30 ans.

Chez les femmes de moins de 30 ans, le risque est moins élevé, mais une augmentation est tout de même constaté après la deuxième dose : 4 cas en excès avec Comirnaty et 37 cas avec Spikevax par million d’injections.

Parmi les hommes de 30 à 50 ans, il a également été observé un risque augmenté dans les 7  jours suivant la deuxième dose : + 5 cas après la 2e dose de Comirnaty et + 26,5 après la 2e dose de Spikevax.

Chez les femmes de 30 à 50 ans, le risque de myocardite dans les 7 jours n’était associé à aucun des deux vaccins.


Le risque de péricardite

Le risque de péricardite augmente également chez les hommes de moins de 30 ans avec le vaccin Spikevax, pour lequel on observe un excès de 18 cas après la 2e dose, ainsi qu’avec le vaccin Comirnaty, pour lequel on note 4 cas en excès.

Pour les femmes de moins de 30 ans, les cas en excès étaient de 6 après la première dose de Spikevax et 3 après la deuxième dose de Comirnaty.

Chez les hommes de 30 à 50 ans le risque de péricardite n’était pas associé aux vaccins, alors que pour les femmes de la même tranche d’âge, le risque était augmenté avec un excès 10,5 cas pour la 2e dose de Moderna.

 

Myocardites
Excès de cas pour 1 million d’injections dans les 7 jours suivant la 2e dose de vaccin

Spikevax
(Moderna)

132

26,5

37

Comirnaty
(Pfizer)

27

5

4

Vaccins

H < 30 ans

H 30-50 ans

F < 30 ans

F 30-50 ans

 

Péricardites
Excès de cas pour 1 million d’injections dans les 7 jours suivant la 2e dose de vaccin

Spikevax
(Moderna)

18

6
(1re dose)

10,5

Comirnaty
(Pfizer)

4

3

Vaccins

H < 30 ans

H 30-50 ans

F < 30 ans

F 30-50 ans

 

Des conséquences limitées

Si ces chiffres confirment bien le risque de survenue d’une myocardite ou d’une péricardite avec un vaccin à ARNm, les cas attribuables à la vaccination restent très rares (inférieurs à 1/10 000) et ne remettent pas en cause la balance bénéfice/risque des vaccins.

Par ailleurs, l’évolution clinique des cas constatés a été généralement favorable avec une durée d’hospitalisation de 2 à 4 jours en moyenne. Sur la période étudiée, aucun décès n’a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour une myocardite ou une péricardite suite à la vaccination.

 

Après une vaccination si des symptômes tels qu’un essoufflement, des douleurs dans la poitrine, des palpitations ou un rythme cardiaque irrégulier surviennent, il est recommandé de consulter rapidement un médecin.

 

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