Tératogénicité : résultats d’une étude danoise
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Une étude de cohorte danoise (Prescription Drugs in Pregnancy and Congenital Malformations : A Population-Based Safety Screening Study*) s’est penchée sur le potentiel tératogène des nombreux médicaments pris pendant le 1er trimestre de la grossesse. Elle a porté sur 743 276 naissances de 2004 à 2017 (données issues des registres nationaux) dont 3.6% ont présenté une malformation congénitale majeure. Quatre cent vingt médicaments ont été retenus.
Cette étude a notamment permis d’identifier :
- 31 médicaments associé à un risque augmenté de malformation congénitale majeure. Il s’agissait de produits aux effets tératogènes déjà connus comme l’insuline, des antihypertenseurs (les inhibiteurs de l'enzyme de conversion et les antagonistes de l’angiotensine), des anticonvulsivants (l’acide valproïque et la prégabaline), la rispéridone, ou encore le carbimazole ;
- 18 médicaments dont le potentiel tératogène n’avait pas encore été établi comme la butylscopolamine (antispasmodique anticholinergique), le budésonide oral (corticoïdes), le clopidogrel (antiagrégant plaquettaire), le sulfate ferreux/glycine (traitement de l’anémie), la spironolactone (diurétique), l’ hydrochlorothiazide (diurétique), le furosémide (diurétique), le dionegest et l’estradiol en association à faible dose (traitement hormonal substitutif), le lynestérol (contraceptif notamment), le glucagon (substance hyperglycémiante), le céfuroxime (antibiotique), le clobazam (anxiolytique), le nitrazépam (hypnotique sédatif), la miansérine (antidépresseur), le disulfirame (traitement de la dépendance alcoolique), triamcinolone (corticoïde pour inhalation nasale) et l’aciclovir topique (antiviral) ;
- 112 médicaments à risque peu probable de malformation congénitale majeure en cas de prise lors du 1er trimestre de la grossesse dont : les inhibiteurs de la pompe à protons, les médicaments antiasthmatiques inhalés, les antihistaminiques oraux, les contraceptifs oraux, la plupart des pénicillines et macrolides, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS ; il convient de rappeler que les AINS sont contre-indiqués après le 6ième mois de grossesse et avec prudence avant ce terme), les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), le métoclopramide et la metformine ;
Cette étude devrait se révéler une aide précieuse pour la prescription de médicaments aux femmes enceintes. Le potentiel tératogène des 18 nouveaux médicaments identifiés devra être confirmé par d’autres études.
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